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Jonathan Simon Sellem Accueil Bibliotheque Vidéos La presse en parle Contact

Les vrais protocoles des Sages de Sion

Extraits du livre

Conseils de lecture

Avant de lire chaque extrait ou chaque texte, fermez les yeux un instant. Inspirez profondément. Mettez-vous dans le personnage qui s'apprête à déclamer ces paroles qui marqueront l'histoire. Imaginez une salle en ébullition, pleine de rêves et d'espoirs. Vous êtes Theodor Herzl, ou Max Nordau. Ou Ehad Haam. Vous vous avancez vers le pupitre. Et vous déclamez avec force et ponctuation l'histoire de votre peuple...

Discours de bienvenue - Dr. Theodor Herzl

« Pour autant qu’on puisse en juger actuellement, ces trois jours donneront un aperçu de l’état actuel de la question juive. Une grande quantité de documents a été partagée entre nos rapporteurs. Vous savez tous, ne serait-ce que d’une manière vague, que cette situation n’est pas encourageante, à quelques exceptions près. C’est d’ailleurs la raison de notre présence à Bâle aujourd’hui. Les intervenants feront l’analyse de la situation des Juifs dans les différents pays qui leur sont rattachés. Notre communauté de destin a vécu une longue éclipse, même si les fragments dispersés du peuple juif ont connu, pour ainsi dire partout ou presque, un sort analogue. Ce n’est qu’à notre époque que les nouveaux miracles du transport ont permis de rétablir contact et communication entre ceux qui étaient séparés. Et en ce temps par ailleurs si sublime, nous nous sentons partout cernés par une vieille haine. L’antisémitisme en est le nom moderne et trop connu. La première impression des Juifs contemporains a été la surprise, à laquelle ont succédé la douleur et la colère.

Nos adversaires ne réalisent peut-être pas à quel point, touchant nos âmes mêmes, ils ont blessé ceux d’entre nous qu’ils ne cherchaient probablement pas à blesser. La communauté juive moderne, cultivée, sortie du ghetto, désaccoutumée du marchandage, a été atteinte en plein cœur.

Assumons cela pleinement, sans nous rendre coupables ni vouloir toucher et faire larmoyer nos adversaires. Nous sommes honnêtes envers nous-mêmes.

Pendant des siècles, les étrangers ont été mal informés sur nous. Le sentiment de solidarité de groupe, auquel on nous a si souvent et si violemment reproché, était en voie de dissolution complète lorsque nous avons été attaqués par l’antisémitisme. Ce dernier nous a fait reprendre des forces. Nous sommes, pour ainsi dire, « rentrés à la maison ».

Le sionisme signifie le retour au cœur de l’identité juive avant le retour au pays des Juifs. Nous, les fils qui sommes revenus, trouvons beaucoup de choses dans la maison ancestrale qui appellent à l’amélioration; en particulier, nous avons des frères plongés dans la misère. Pourtant, nous avons été accueillis dans l’ancienne maison parce que, comme chacun le sait, nous ne présumons pas le droit de renverser les institutions. Cela deviendra évident avec le développement du programme sioniste. »
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Discours sur la condition générale des juifs - Dr. Max Nordau

Je dois faire une déclaration douloureuse : les peuples qui ont émancipé les Juifs se sont livrés à l’auto-tromperie quant à leurs sentiments. Pour qu’elle produise son plein effet, l’émancipation aurait dû être accomplie dans le ressenti avant d’être promulguée en droit. Or ce ne fut guère la réalité. À l’opposé d’ailleurs. L’histoire de l’émancipation des Juifs est l’un des chapitres les plus singuliers de l’histoire de la pensée européenne. Cette émancipation n’a pas reposé sur la reconnaissance des graves torts causés à un peuple, des traitements effroyables qu’on lui a infligés, si bien qu’il est temps de réparer des fautes millénaires; elle n’est que la conséquence de la pensée linéaire du rationalisme français du XVIIIe siècle. Ce rationalisme s’est raffiné, au moyen de la logique pure et sans référence au sentiment vivant, des principes aussi stricts que des axiomes mathématiques, et s’est acharné à mettre en application dans le monde réel ce système de raison pure. On connaît l’exclamation qui signe l’application à la politique de la méthode rationaliste: «Périssent les colonies plutôt qu’un principe ! »

L’émancipation des Juifs offre un autre exemple d’application quasi- ment automatique de cette méthode. La philosophie de Rousseau et des Encyclopédistes avait abouti à la Déclaration des Droits de l’Homme. De cette dernière, la stricte logique humaine du grand chambardement a fait dévier l’émancipation des Juifs. C’est un syllogisme véritable: les hommes ont des droits de par leur nature ; or les Juifs sont des hommes : donc les Juifs ont des droits de par leur nature. Et donc les Juifs furent déclarés égaux en droit sur le sol de France, non en raison d’un quelconque sentiment de fraternité à leur endroit, mais parce que la logique de Rousseau l’exigeait ainsi. Le sentiment populaire s’y opposait certes, mais la philosophie du grand chambardement plaçait les principes au-dessus des sentiments de la population. Excusez cette expression et n’y voyez aucune ingratitude, mais si les hommes de 1792 ont émancipé les Juifs, c’était pour rester à cheval sur leurs principes et non pour une autre raison.

Le reste de l’Europe occidentale a imité l’exemple de la France, non pas non plus sous la pression du sentiment mais plutôt parce que les peuples civilisés se sentaient soumis à une sorte de contrainte morale à adopter les avancées de la Grande Révolution.

De même que la Révolution française a imposé au monde le système métrique, elle a créé une sorte de mètre étalon intellectuel et moral que les autres peuples ont intégré à leur corps consentant ou défendant, pour mesurer leur degré de civilisation.
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A PROPOS DE L’AFFAIRE DREYFUS
Deuxième Congrès Sioniste - Dr. Max Nordau

La France!... cette France de la grande Révolution et de la Déclaration des Droits de l’Homme, ce pays qui, le premier, a donné à l’Europe l’exemple de l’émancipation légale des juifs, aujourd’hui, c’est elle qui marche à la tête du mouvement antisémitique. Certes, elle n’en est pas encore aux actes et aux discours officiels. Gardons-nous d’être injustes, mais, pour n’être pas avérée, son évolution en est-elle moins effective ?

L’œuvre d’éviction des juifs de tous les postes honorifiques et des fonctions supérieures qui, par exemple, a fourni en Allemagne de si beaux résultats — cette œuvre lente mais sûre autant qu’irrésistible — cette œuvre est en pleine vogue. Avec quel entrain ne voit-on pas les antisémites se livrer au refoulement du juif dans l’isolement, à la réédification des murs de ghetto invisibles, quoique très réels, autour de ces membres retranchés de la communauté nationale! Voilà ce qu’il y a à dire de la France continentale.

(...)Quant au prétexte de l’explosion de la haine antijuive en France, vous le connaissez tous, c’est l’affaire Dreyfus !

Ce congrès qui représente l’ensemble du peuple juif, n’a aucun motif de s’occuper de la question en elle-même. Ce n’est pas l’affaire du peuple juif, c’est celle du peuple français. Seules les questions accessoires qui l’environnent touchent aux intérêts de notre peuple. Et ce n’est qu’à ces « à-côté » que je m’attacherai un instant, si vous voulez bien me le permettre. Les anti-juifs français ont inventé la stupide légende du soi-disant syndicat juif, dépensant des sommes illimitées pour ourdir je ne sais quel diabolique complot contre la France. L’ineptie d’une accusation n’est pas, hélas ! pour elle, une raison suffisante de discrédit. La majorité des Français croit, en effet, à la légende du syndicat. Il n’est donc pas superflu de la désigner expressément par le terme qui lui convient: une invention aussi sotte que méchante. C’est le digne pendant de la légende du meurtre rituel. On n’engage pas de polémique avec les menteurs de l’antisémitisme. Lorsqu’ils nous sont numériquement supérieurs, il leur est parfois possible de nous assassiner. Quant à vaincre notre mépris, c’est autre chose.

Mais aux Français de sens droit qui ne sont que crédules, égarés, nous dirons: «Soyez sûrs qu’il n’est pas un juif au monde ayant le moindre motif de vous vouloir du mal ou de vous en faire. Les juifs de presque tous les pays n’éprouvent pour vous que reconnaissance et amour. Et, même les juifs allemands, qui ne sauraient oublier vos sentiments hostiles envers leur patrie, dont ils sont les fils dévoués et les citoyens fidèles, — même les juifs allemands n’ont garde d’oublier que dans des périodes glorieuses de votre histoire, vous fûtes le flambeau de l’humanité, l’initiateur de tous les progrès. Et, c’est de tout cœur, qu’ils vous souhaitent bonheur et prospérité — tant que vous resterez en paix avec leur pays. »

Lorsque l’on demande aux Français qui croient à la légende du syndicat, comment ils sont arrivés à se figurer les juifs formant une association financière pour défendre Dreyfus, ils vous répondent: «Ne connaît-on pas les sentiments de solidarité qui unissent tous les juifs? Ce ne sont pas des gens à permettre qu’on touche un cheveu à un des leurs!»

À notre tour, un peu, de placer un mot, à propos de ce fameux sentiment de solidarité. A-t-on jamais vu les juifs, dans leur ensemble ou même en nombre restreint, prendre fait et cause pour un criminel juif? Mais il n’est tels que les juifs pour juger sévèrement les fautes de leurs coreligionnaires. Il n’est pas de troupeau comme le troupeau juif pour expulser aussi impitoyablement les brebis galeuses que nous ne le faisons. Atténuons-nous jamais le forfait de l’un des nôtres ? Ce n’est qu’au moment où nos perfides ennemis généralisent systématiquement chaque faute d’un juif en une faute personnelle à tous les autres juifs, ce n’est qu’à ce moment, que nous nous révoltons. Même dans l’affaire Dreyfus, il n’est venu à l’idée d’aucun juif du monde de prendre parti pour cet homme accusé du plus infâme des crimes, par le seul motif qu’il était juif. Les juifs n’ont commencé à dresser l’oreille que lorsqu’ils ont remarqué que l’affaire décelait une physionomie différente de celle propre aux autres procès de trahison — malheureusement trop fréquents.

(...) Le judaïsme entier s’est laissé dire que tous les juifs étaient des traîtres de nature — il n’a pas trouvé un mot de réponse. Oui ! le judaïsme français s’est entendu dire: «Voilà ce que c’est, de laisser parvenir les juifs aux grades d’officiers». Et le judaïsme français est resté coi. Il voyait bien que le procès n’était pas fait à Dreyfus tout seul mais au judaïsme tout entier, et sa bouche ne s’ouvrit pas pour revendiquer, ne fût-ce que le droit qu’a tout accusé de se défendre. Mieux que cela. Alors même que la preuve était déjà absolument faite que dans l’affaire Dreyfus les garanties les plus élémentaires de la justice avaient été méconnues, que l’accusé avait été condamné sans avoir eu connaissance de tous les griefs articulés contre lui, eh bien ! même à ce moment, nulle voix juive ne s’éleva clamante contre l’iniquité et ne demanda justice.

Ce furent des chrétiens qui accomplirent ce devoir d’honneur. C’est à des chrétiens que revient la gloire d’avoir assumé la défense du droit. Quant à nous, juifs, nous restons écrasés sous l’opprobre d’être demeurés les veules spectateurs d’autrui qui risquait sa peau dans le combat pour l’un des biens les plus sacrés de l’homme, que dis-je? le plus saint de tous — la justice !(...)

Émile Zola, Picquart, Scheurer-Kestner, Trarieux, Georges Clemenceau, Yves Guyot, Jean Jaurès, Labori, Bjœrnson, Conybeare (chacun de ces noms est accueilli par une salve d’applaudissements) : voilà quelques- uns de ceux qui, dans cette affaire tragique, se sont acquis un nom im- mortel. Ce sont des noms chrétiens, des noms aryens. Mais il est des noms juifs, en revanche, auxquels je ne laisserai pas franchir mes lèvres, bien qu’ils me brûlent la langue ainsi qu’un corrosif, ainsi que du fiel. Oui! ce sont des noms juifs que nous trouvons en nombre effroyable parmi ces bandits de la plume qui assaillirent Zola et ses frères d’armes, et, c’est un juif, celui qui a prononcé cette monstrueuse parole: «Que Dreyfus soit innocent ou coupable, nous ne voulons pas entendre parler de lui et nous nous opposerons à la révision ».

Le voilà bien, le sentiment de solidarité juive ! Ce peuple qui, le premier dans l’humanité, a lancé le cri de Justice ! dont l’impérissable gloire dans l’histoire sera d’avoir, le premier, conçu et glorifié son Dieu comme un Dieu de justice et comme un juge équitable, — eh bien! ce peuple s’est tenu à l’écart d’une lutte pour le droit, uniquement parce que la victime de la violation du droit était un juif. J’ai une foi suffisamment robuste en ma race pour être sûr que des dizaines, des centaines de mille juifs, enflammés d’une sainte colère, auraient eu recours à la plume, à la parole, au bulletin de vote et à l’action, qu’ils auraient sacrifié leur sang autant que leur fortune, si ce qui est arrivé à un juif fût advenu à un Bohémien, un Lapon ou un Botocudos (applaudissements). Mais comme c’est à un juif que l’affront fut infligé, les juifs se contentèrent de pousser quelques soupirs, de dodeliner de la tête et de s’en rapporter aux chrétiens pour cueillir les lauriers de Voltaire.
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